Musique / Si on était encore à l'heure du vinyle, le premier album de La Position du tireur couché aurait fini l'été plus rayé qu'un exemplaire du Thriller de Michael Jackson dans un Cash Converters. Pour l'avoir écouté, c'est sûr qu'on l'a écouté. Le matin sous la douche en reprenant les répliques viriles du chanteur sur le morceau-titre Acapulco ; après le footing, en se posant cette question cruciale, en référence au milliard estimé de Steve Austin : "Combien valons-nous d'après vous ?" ; le soir pour sortir en espérant passer à son tour pour "le James Bond du quartier" et proposer aux plus belles filles de la ville "un week-end dans mon bain" ; ou avant d'aller se coucher, histoire de fredonner, mélancolique, "Serions-nous manche avec les filles à ce point ?". Car ce groupe de rock venu d'Auvergne réussit ici le prodige de marier le meilleur du rock'n'roll avec un esprit de déconne, un goût prononcé pour le j'm'en foutisme et un certain professionnalisme pour délivrer du tube à la pelle. Et de la leçon de vie, l'air de rien. Car derrière la décontraction apparente de ces dialogues entre une fausse Brigitte Bardot rescapée fraîche et pas encore frontiste des frivoles 60's et un macho à la petite semaine capable de tomber le masque et d'étaler ses états d'âme de séducteur poissard, il y a un foutu sens de la mélodie, de sacrément belles guitares et un goût léger (mais loin d'être innocent) pour les choses essentielles de la vie : sea (polluée), sexe (pas toujours simple) and sun (mais c'est déjà l'automne). La Position du tireur couché, donc : le CD n'est pas rayé et eux sont prêts à passer l'hiver. La preuve, ils seront en show-case à la FNAC Part-Dieu ce mercredi 5 octobre.La Position du tireur couchéÀ la FNAC Part-Dieu, le 5 octobre"Acapulco" (Naïve)
