La danse dans tous ses états

DANSE / Offrir une plus grande visibilité aux nouvelles propositions chorégraphiques : voilà la mission à laquelle s’attelle ce week-end la seconde édition du concours [re]connaissance. Au cours de deux soirées, on pourra ainsi découvrir une douzaine d’extraits et de formes courtes, avant de voter pour notre préférée. Aurélien Martinez

Elles sont onze, belles, jeunes et fringantes. Pleines d’envie et de désir, roulant des mécaniques pour nous séduire, nous retourner, nous percuter. En moins de trente minutes, elles dévoileront chacune une forme courte ou un extrait censé représenter au mieux leur univers chorégraphique. Elles, ce sont les compagnies participant au concours [re]connaissance : un événement original qui s’aventure sur des sentiers en voie de défrichement, en présentant, pendant deux soirées, une succession de onze pièces courtes de talents chorégraphiques confirmés mais en mal de reconnaissance (cinq le vendredi, six le samedi). Concernant les compagnies programmées, elles sont issues des quatre coins de la France, et d’Italie pour l’une d’entre elles : on ne les connaît pas toutes ; alors certes, il y aura sûrement des rendus moins forts que d’autres, ou plus bancals, mais la forme du concours limite les risques en additionnant les propositions. Deux conditions tout de même (outre celle de la durée) ont été imposées aux compagnies : la présence de trois à six danseurs sur le plateau, et le caractère récent de la création. Sinon, pour le reste, c’est freestyle !And the winners are…
Évidemment, comme dans tout concours, il y aura un prix – ou plutôt trois. Le public en décernera un à la compagnie de son choix, alors qu’un jury de professionnels en choisira deux autres. Les trois lauréats se verront récompensés par une tournée la saison prochaine dans douze des lieux partenaires, comme ce fut le cas mi octobre au Toboggan avec les gagnants de la première édition. Car le but de ce concours, en plus d’offrir une vitrine à des projets nouveaux le temps de deux soirées, est de rentrer dans une logique d’accompagnement, dans un secteur du spectacle vivant fragile : la durée de vie d’une création danse en Rhône-Alpes est en moyenne de deux représentations, quand on monte à environ sept pour le théâtre (chiffres de la NACRe Rhône-Alpes – Nouvelle agence culturelle régionale). Le concours en est à sa deuxième édition, la première ayant été un succès public. L’Hexagone de Meylan (en périphérie grenobloise) était ainsi complet les deux soirs. Seul bémol : les prix décernés par le jury n’avaient pas été à la hauteur de l’enjeu, les professionnels ayant semblé privilégier les interprètes (talentueux, certes) au propos artistique en général. On espère que cette fois-ci, ils seront plus audacieux ![RE]CONNAISSANCE
Au Toboggan (Décines), vendredi 26 novembre à 18h et samedi 27 à 17h30.