De et avec Gianni di Gregorio (Ita, 1h35) avec Valeria de Franciscis…
Bonne surprise que cette comédie plutôt bien foutue. L’argument est pourtant improbable : un vieux garçon de cinquante berges sans travail vit encore chez sa mère et se retrouve le jour du 15 août avec trois autres petites vieilles sur les bras. Di Gregorio, acteur, scénariste et réalisateur, ne tire ni sur la corde de l’émotion, ni sur celle du sujet sociétal : il se contente de laisser circuler de la vie dans son film, jusqu’à cette conclusion inattendue : le troisième âge est dans le fond un âge comme un autre. Chaque personnage aura ainsi ses propres envies (belle séquence où l’une des mamies sort dans les rues de Rome pour s’amuser et tente d’y entraîner le héros coincé), ses propres doutes, sa propre force. Si on pense souvent à l’âge d’or de la comédie italienne reprise dans une version cheap et lo-fi, on peut aussi trouver des échos au Kechiche de La Graine et le mulet, notamment dans cette ballade surprenante dans les rues caniculaires à la recherche d’un poisson ! Servi par un casting impeccable (quatre comédiennes d’un naturel renversant, au point de laisser penser qu’elles improvisent leur rôle à chaque plan !), très bien dosé, Le Déjeuner du 15 août est un film à découvrir. CC
