«Le film compte beaucoup»
Par Christophe Chabert
Publié Mardi 2 juin 2009
Entretien / Joël Luraine, directeur du Pathé Vaise.
Propos recueillis par CC
Un an après, quel bilan faites-vous de l’exploitation des films en 3D au Pathé Vaise ?Joël Luraine : Globalement positif, les spectateurs sont plutôt satisfaits et demandeurs. Ce n’est pas la folie, mais c’est quand même un plus. Techniquement, ça marche très très bien. La 3D apporte à certains films et moins à d’autres : Voyage au centre de la terre, ça apportait beaucoup à un film qui était en soi très faible. Volt, ce n’était pas extraordinaire, car c’était un film pour les tous petits, et les parents n’étaient pas forcément partants pour payer plus pour de la 3D. Fly me to the moon, en revanche, amenait des choses intéressantes à mon goût. De toute façon, le film compte beaucoup, on ne peut pas faire de la 3D avec n’importe quoi. Par exemple, Meurtres à la Saint Valentin, pour un film moyen sinon moins, il y a eu un surcroît de fréquentation évident.Lorsque vous avez exploité deux copies, une en 2D et une en 3D, comment s’est comporté le public ?Au départ, il veut voir de la 3D, mais il n’est pas prêt à payer le supplément qu’on lui demande. Pour Monstres contre Aliens, c’était du 60% pour la 3D, 40% pour la 2D. Avec Volt, on était plus proche de l’équilibre.Le prix supplémentaire peut donc être un handicap ?Pour l’exploitant aussi… Sur la demande de Paramount, pour Monstres contre Aliens, le prix était passé de 2 à 3 euros, et 1, 50 euros allaient au distributeur. On a donc du mal à équilibrer le prix des lunettes, notamment quand il s’agit de lunettes actives, de meilleure qualité que les lunettes real 3D, mais qui coûtent 35 euros. Si on les perd, ça fait très mal !Pour les mois à venir, vous allez continuer l’exploitation en 3D ?Pathé croit en la 3D, donc on fera en sorte qu’un maximum de salles passent des films en 3D. Vaise, Carré de Soie, mais aussi bientôt Bellecour…
