Musique / Faire des films, c'est dur. Par contre, sortir le Bontempi de papa et écrire des chansons, c'est déjà plus abordable. C'est exactement ce que s'est dit Owen Ashworth quand il a bazardé ses études de cinéma pour se consacrer à la musique : armé de son synthé aux rythmes limités mais la tête pleine d'états d'âme, il a inventé sous le pseudo de Casiotone for the painfully alone un genre nouveau, l'électro-spleen. C'était déjà beau à crever... Fatigué de tourner en rond entre lui-même et sa bécane, il a eu envie d'aller voir ailleurs s'il y faisait meilleur. D'où un quatrième album, Étiquette, où l'on entend aussi, hérésie ! des cordes, une vraie batterie, une guitare et même une voix féminine qui n'est pas celle d'Ashworth après opération (lui l'a grave et raide). Mais que tout le monde se rassure, c'est toujours aussi magnifique... Il n'y avait que les agités de Grnd Zero pour inviter un type pareil : ce sera chose faite le 12 octobre dans leur tout nouveau tout beau lieu à Vaise. Le même jour au Ninkasi, les Français de Phoenix donneront un concert attendu, si attendu qu'il est d'ores et déjà complet. Découverts dans le sillage d'une scène versaillaise emmenée par Air, ils avaient surpris en ne choisissant pas la voie électro de leurs voisins, mais en optant pour un retour au format pop classique, avec guitares et tout le toutim, rêvant tout haut de "composer la chanson pop parfaite". Une arrogance qui ne fût pas très goûtée chez nous, mais qui leur assura à l'export un carnet d'adresses fourni (ils apparaissent poudrés et perruqués dans le Marie-Antoinette fashion de Sofia Coppola). Deux albums plus tard, on n'est toujours pas convaincu par leurs chansons adolescentes, mais comme visiblement on est les seuls, il semble que nous ferions mieux de fermer nos gueules.Christophe ChabertCasiotone for the painfully aloneAu Grnd Zero le 12 octobrePhoenixAu Ninkasi le 12 octobre
