De Bruno Dumont (Fr, 1h45) avec Julie Sokolowski, Karl Sarafidis...
Après avoir tourné autour du pot dans ses films précédents, Bruno Dumont se confronte franchement au mystique. À travers le parcours de cette aspirante nonne redécouvrant le monde extérieur et ses enjeux humains, il oriente sciemment son discours en apportant un soin maniaque à la composition de ses cadres, formellement sublimes, magnifiant la quête du sacré de son héroïne. Avec toujours cette caractéristique envahissante de son cinéma, ce désir d'enfermer le spectateur dans un dispositif où la temporalité s'étire de tout son long afin de faire sens. Un procédé pas franchement agréable, auquel Dumont assortit l'éternel naturalisme de sa direction d'acteurs et la froideur rigoriste de son atmosphère. Dès que le film bifurque vers la découverte de l'Islam par le personnage principal, le système se retourne contre lui-même, et donne la fâcheuse impression d'un point de vue nébuleux (pour rester poli) sur la question. D'autant plus regrettable au vu des ambitions toujours aussi prégnantes du metteur en scène... FC