Mercredi 5 octobre 2022 La hype de la cave-bondée-comedy-club a enfin gagné Lyon. La recette ? Un bar, un resto, ou n’importe quel lieu culturel, une cave mal éclairée (une pièce (...)
Un nouveau resto a ouvert ses portes rue Leynaud. On y vient plus pour goûter l’exotisme du lieu que pour taquiner de jeunes toques dignes du Gault & Millau, mais Le G, repaire de gnomes, a d’autres cibles que celles des purs gastronomes. Stéphanie Lopez
Faut-il y voir une prophétie Maya ? En tout cas le Buddy Bird, le plus ancien restaurant mexicain, n’a pas passé 2012. Les vieux murs en pierre ont laissé place aux jeunes, ces insolents, qui osent à présent des tableaux «Bollywood» et des sculptures en métal arachnéen sous la coiffe d’Ange Gardien (un vestige de chef indien). Il reste bien quelques traces de Mexique dans les cocktails (pina colada en tête), les épices et l’immense totem qui trône toujours à l’entresol, mais globalement le serpent à plumes ne fait plus recette. Changement de cuisine, changement de concept. «Le G est un lieu d’accueil pour les artistes qui veulent exposer, pour les groupes et pour les concerts», explique Guillaume Aubert, qui a aussi changé la déco pour en faire un drôle de mix entre caves ethniques et cales de bateaux. Son G restaurant est typiquement le genre d’endroit où l’on sort autant pour casser la croûte que pour rompre avec le train-train quotidien. Il y fait bon partager une assiette de mandous (beignets coréens) en déambulant dans le dédale de petites salles aux lumières tamisées. On peut se terrer au sous-sol sous un plafond de fleurs et de lianes, s’attabler au fond d’une cave voûtée en découvrant le poulet à la québecoise ou les œufs à la couille d’âne…
Melting Popote
Bref, on peut voyager. Un peu en vrac (cocktails latinos, tapas coréens, soupe du marché, risotto verde…), un peu aussi en faisant l’impasse sur notre exigence de gastronomie (le cuistot, à l’instar de son risotto, est encore un peu vert sur certains plats du jour), mais les profiteroles nous ont donné envie de laisser sa chance à ce nouveau QG. La carte changeant toutes les deux semaines, on oubliera vite les farfalle trop molles qui accompagnaient nos aiguilles de poulet. Quitte à chercher le point G quelque part sur les papilles, on optera la prochaine fois pour les saint-jacques à la vanille. Surtout, on viendra le soir, quand à des heures indues le G se pare d’ambiances indus, de concerts rock et de public cave. On n’est tout de même pas dans la rue Leynaud pour rien : le G est l’un des rares endroits où l’on peut commander un plat de résistance à une heure du matin.
G. Restaurant
4 rue René Leynaud, Lyon 1er
(04 26 55 77 52)
Menus de 12€ (midi) à 22, 50€
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