Osteria Matto, la classe à l'italienne

La cuisine transalpine reste à la mode. Et ça continue d’ouvrir avec l’accent italien : trattoria, osteria, et cetera. Ce n’est certes pas toujours à la hauteur de ce que fut Tartufo — vous vous souvenez ? C’était l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur italien de Lyon, tenu pendant trente ans près de la place Gailleton par le Toscan Marco Asti. En fermant, en 2017, il ne trouva pas de successeur. Son fils Thomas était déjà futur cuistot (il a fait l’école Ferrandi), mais pas encore aguerri. Aujourd’hui, la période de rodage (chez Têtedoie, puis au Café Terroir où il a pu croiser Anaïs Demolis qui le seconde désormais) semble terminée, puisqu’il vient d’ouvrir, devinez-quoi, une osteria — à l’autre bout de la ville.

Des lardons de pancetta

Si l’on en juge l’assiette comme l’ambiance, on dira que c’est un authentique petit bistrot. C’est blindé, agité et bruyant, peuplé de tables carrées, des tables de deux, dressées de vaisselle chinée, il y a quelques banquettes le long d’un mur. Au déjeuner, on a un menu de la semaine : deux entrées, deux plats, et dessert à la carte. Pour nous ça commençait avec un minestrone, tout ce qu’il y a de plus classique (au milieu de petits haricots blancs et de tronçons verts, un pesto bien aromatique) ou bien des pommes grenailles, servies froides (encore pelées), sur une ricotta maison, et relevées d’anchois.

Ensuite, il y avait le gigot d’agneau, longuement confit, pudiquement caché sous une feuille de chou, servi aux côtés d’une purée de courge, ou pour nous des penne, bien assaisonnées, liées à des tiges de cime di rapa (un brocoli), des lardons de pancetta et une généreuse poignée de parmesan — des pâtes comme ça, on en mangerait tous les jours, il paraît que Thomas réalise aussi des tortelinni maisons, ou des tagliatelles fraîches, cacio et pepe, cette recette incroyable où énormément de pecorino mêlé à une louche d’eau de cuisson fond pour enrober les pâtes. Pour finir, on peut piocher dans la carte (qui accueille midi et soir quelques plats traditionnels, comme le vitello tonnato ou le risotto aux cèpes) par exemple une louche de tiramisu ou une part de tarte « de la grand-mère », à la ricotta raisins et pignons. Il n’y a rien à dire, c’est simple, vite envoyé, c’est bien fait, on en ferait bien sa cantine. 

Osteria Matto
23 rue de Sèze, Lyon 6^e
Menu 24€, plat 19€
Ouvert midi et soir, fermé le week-end