Rock, électro, rap — Automne au balcon, printemps au diapason. Trêve des confiseurs et ripailles de Noël digérées, les salles lyonnaises remettent le couvert pour une saison musicale quasiment au niveau de celle que l'on vient de vivre. Stéphane Duchêne
Ici, on n'est pas du genre à dire «on vous l'avait bien dit», mais avouez qu'on vous l'avait bien dit : l'automne a été particulièrement riche en (bon) cholestérol musical. Et au vu de ce qui se profile dans la première moitié de l'année, on n'a pas fini de saucer. Commençons par une fin en beauté excentrique avec la reine Björk de Biophilia aux Nuits de Fourvière. Un événement ! De même pour la venue le 26 mars à l'Epicerie Moderne de l'immense Jonathan Richman. Une Epicerie qui continuera de régaler cette saison avec le néo-rocker Hanni El-Khatib (26/02), un co-plateau international Piers Faccini (anglo-italo-quasi français) et Chad Van Gaalen (Canadien) le 15 mars, ou encore, la veille, ce sombre illuminé de Daniel Darc. Le printemps fleurera d'ailleurs bon le vieux chanteur «françois» révolté avec un Miossec très rock le 7 février au Transbo mais aussi, le 10, Michel Cloup (ex-Diabologum et Expérience) qui présentera son sublime album solo Notre Silence au Clacson. En dépit de ses difficultés actuelles avec le silence justement, la salle d'Oullins ne désarme pas pour autant avec une programmation sans concession dont on ressort notamment l'incroyable bluesman sépia C.W. Stoneking, le 15 février. Un mois plus tard, rock vintage également avec les Clermontois de Mustang au Marché Gare.
Problèmes de riches
Au Transbordeur – dont l'éclectisme de la programmation frôle le grand écart entre métal symphonique et... Boyz II Men –, on assistera au retour de quelques vieilles gloires, new wave notamment, avec les Stranglers et Killing Joke (les 14 et 19 avril) ; garage façon Fleshtones (avec Bijou en première partie !, le 12 mars) ou hard-rock à papa (Thin Lizzy, 17 février). Moins vieux mais tout aussi glorieux les toujours impeccables Nada Surf (20 février), Le Peuple de l'Herbe (21 mars) ou The Rapture (25 avril). Mais à Villeurbanne, il faudra surtout réserver son 22 mars pour une doublette Feist / M.Ward d'ores et déjà gagnante. Ajoutons le Ninkasi et ça commence à faire du beau monde : le retour de Cascadeur (au Kao le 3 février), les cultes et également casqués Helmet au volant de leur mythique Meantime (le 13 mars) et Buffalo Killers (17 février au Kafé, gratos). Parfois, comme ce fut le cas cet automne, on aura des problèmes de riches et il faudra faire un choix : comme le 24 mars entre Dark Dark Dark et Matt Elliott au Marché Gare et The Chap au Clacson d'Oullins. Mais les problèmes de riches par les temps qui courent, on n'est pas contre.