Gonzo Highway

par Dorotée Aznar
Vendredi 28 mars 2008

HUNTER S. THOMPSON.10/18. Figure incontournable de la contre culture américaine des années 60, moraliste au sens noble du terme, personnage subversif et insoumis...

Auteur de petits bijoux de folie et d'humour comme Las Vegas Parano, créateur du fameux journalisme «gonzo», forme littéraire nouvelle dans laquelle se mêle le reportage et la fiction, Hunter Thompson a traversé la fin du XXe siècle comme une météore, avant de s'écraser dans son jardin en 2005, après s'être tiré une balle dans la tête (un dernier clin d'œil à son maître, Ernest Hemingway).Prosateur de génie, styliste incomparable, Thompson eut très vite conscience que ses correspondances auraient elles aussi une valeur littéraire inestimable : «Je vais tâcher de faire publier ma correspondance avant d'entrer dans l'Histoire, et non après» écrit-il avec ironie dès 1959.
Il avait pourtant vu juste, puisque le choix de lettres que l'on retrouve dans cette édition en poche de Gonzo Highway, écrites entre 1955 et 1975, est assurément une des pièces importantes de son œuvre.
Dès ses jeunes années, se dessine la farouche indépendance d'esprit qui en fera un écrivain à part, son insoumission aussi envers les institutions ou les pouvoirs occultes de la presse. Une presse qu'il révolutionnera au milieu des années 60 avec un journalisme d'un ton nouveau, profondément engagé, et dont on mesure la portée avec encore plus de précision dans cette correspondance avec des grands noms de la littérature ou de la vie politique (Allen Ginsberg, Joan Baez, Tom Wolfe ou Lyndon Johnson), mais aussi avec des proches et des anonymes.YN