Trois soeurs so hype

Mercredi 17 janvier 2018

Billet d'Humeur / Simon Stone présentait Les Trois soeurs au TNP. Un plantage.

Photo : © Sandra Then, Theater Basel

Et si on commençait l'année par un spectacle "hashtag-lol" à douze briques ? Casting royal (Céline Sallette magnifique, Amira Casar, Éric Caravaca...) pour un Tchekhov 100% réécrit. Simon Stone, le nouveau prodige australien du théâtre, associé à l'Odéon à 34 piges (passé aux Célestins avec un très intéressant Rocco et ses frères le printemps dernier), fait un décor sublime, qu'on a tant aimé chez Ostermeier il y a dix ans. Mais au service d'une logorrhée vide. Le pilate, le yoga, les vegan, MDR, l'Ipad... toute la panoplie du vocabulaire XXIe est là. Irina (qui part en week-end à Berlin sous ectasy !), Macha et Olga cherchent toujours à vendre la maison familiale mais avec un naturalisme (très vulgaire qui plus est) à contre-sens de la pièce originale. Il ne reste rien de l'œuvre sinon une façon putassière de la transmettre à des salles combles. Inquiétant. Le lendemain, face à l'adaptation grotesque et surjouée de La Fuite par Macha Makeîeff, on reconsidère pourtant presque comme un chef d'œuvre ces Trois soeurs... De la loi de la relativité appliquée au théâtre.

La fuite ! Comédie en huit songes

De Mikhaïl Boulgakov, ms Macha Makeïeff. Vaudeville sur l'exil et la défaite, sur les existences prises dans la folie de la révolution russe

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